Un travailleur sur trois se sent victime de comportement abusif au travail
Ces chiffres sont issus de la nouvelle étude de Securex réalisée auprès de 1.500 salariés belges: 32% ont indiqué avoir été confrontés à une ou plusieurs formes de comportement abusif au travail, soit une augmentation de 11% en un an. Plus d’un employé sur cinq (21%) a déclaré souffrir d’agression sur leur lieu de travail, 17% parle de harcèlement moral, 16% se sentent victimes de discrimination et 5% ont le sentiment de subir un comportement sexuel non souhaité. Cette augmentation serait principalement due au fait que davantage de personnes se sentent confrontées au harcèlement sexuel (+28%).
Peu de plaintes officielles
Moins d’un employé sur cent qui se sent victime de comportement abusif au travail soumettra une requête à son service de prévention et de protection au travail. De plus, seulement 13% des demandes adressées à un service externe mènent à une requête formelle. On y retrouve les cas d'harcèlement moral, des agressions ou de harcèlement sexuel. Le nombre de travailleurs qui déclarent avoir subi un tel comportement augmente deux fois plus vite que le nombre de travailleurs qui introduisent effectivement une requête à un service externe. Il en résulte un mécontentement croissant pour les relations de travail qui ne se traduit pas forcément par un nombre croissant de plaintes.
Augmentation de la perception de harcèlement sexuel
Le nombre d’employés qui ont indiqué avoir subi un comportement sexuel indésirable est passé à 5%, soit une augmentation de 28% en un an. Le mouvement #MeToo, menée peu de temps avant cette enquête, a pu influencer la perception des comportements déplacés et donc les résultats, précise-t-on chez Securex. Dans quatre cas sur cinq, la victime désignera un membre de son organisation comme étant l"auteur des faits. Dans 15% des cas, c’est le manager, dans la moitié des cas, ce sont les collègues et dans 14% des cas, c'est une personne d'un groupe de travail. Dans un cas sur 5, la victime désignera une personne externe comme l'auteur des faits, tel qu’un fournisseur, un client, ou un patient...
Les travailleurs de moins de 25 ans en particulier se sentent victimes de harcèlement sexuel (14%). Parmi les 25-29 ans, « seulement » 9% se sentent victimes de harcèlement et dès qu’un employé a plus de 30 ans, le risque descend à 4%. Nous ne voyons pas de différence flagrante entre les hommes et les femmes de plus de 30 ans. En ce qui concerne les femmes de moins de 30 ans, elles se sentent plus souvent victimes de harcèlement sexuel (12%) que les hommes (9%).
La perception de harcèlement moral continue d’augmenter
17% des travailleurs se sentent victimes de harcèlement moral, soit une augmentation de 14% en un an. Dans moins de la moitié des cas (45%) c’est le manager qui est désigné, dans 32% des cas c’est un collègue, dans 16% des cas il s’agit d’un groupe de collègues et dans 7% des cas, d’une personne externe. Le manager est de moins en moins considéré comme responsable dans une telle situation. En effet, on constate une diminution de 16% (de 54 à 45%). Les travailleurs se sentent plus souvent victimes de harcèlement moral en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre (21% contre 15%). Mais nous ne voyons aucune différence en terme d’âge, de sexe, d’éducation ou de statut.
Une perception croissante des agressions et discriminations
Plus de 21% des travailleurs se disent aujourd’hui victime d’agression physique ou verbale au travail. Cela représente une augmentation de 13% en un an. En général, l’auteur sera une personne extérieure à l’organisation (37%), tel qu’un client, un fournisseur ou un patient. Dans 1 cas sur 4, la personne est agressée par son supérieur hiérarchique, dans 29% des cas ce sera par un collègue et dans 9% des cas par un groupe de collègues. A l’instar de l’intimidation sur le lieu de travail, les travailleurs se sentent plus harcelés en Wallonie et à Bruxelles (24%) qu’en Flandre (19%). On ne constate pas de différence en ce qui concerne le sexe, l’âge, le statut ou l’éducation. 16% des travailleurs se sentent discriminés. Dans la plupart des cas cela sera par leur supérieur hiérarchique (42%). Près d’1 personne sur 3 (29%) se sent discriminée par un collègue, 19% par un groupe de collègue et 10% par un tiers.