Un travailleur de la vingtaine sur deux envisage un emploi dans un autre secteur
Si l’idée d’un changement d’orientation professionnelle a traversé l’esprit de pas mal de monde pendant la période corona, en sortie de pandémie ce sont surtout les jeunes travailleurs qui se disent prêts à un changement total de carrière, surtout ceux entre 20 et 30 ans. Cette tendance s’atténue plus on grimpe dans les tranches d’âge.
Illustration : Volonté de changer d’emploi en fonction de l’âge Oui (bleu clair) ou non (bleu foncé)
La moitié des Belges en quête d’un travail plus valorisant
Quels facteurs pourraient convaincre les travailleurs en général de changer de secteur ? Primo, les Belges souhaitent occuper un poste plus valorisant (48 %). Secundo: ils envisagent un changement de carrière si leur nouveau poste peut leur apporter un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (44 %). Tertio, la perspective d’un meilleur salaire peut les pousser à oser changer de secteur (42 %).
Nathalie Florent, experte en RH chez Acerta Consult, explique l’enjeu pour les employeurs: « Si elles souhaitent ressortir victorieuses de la guerre des talents, les entreprises doivent tout mettre en œuvre pour proposer un travail valorisant à leurs collaborateurs. À cet égard, la clarté de la mission de l’organisation est essentielle. Les collaborateurs actuels et à venir veulent savoir si cette mission correspond à ce qui les anime. Pour obtenir un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle, employeurs et travailleurs peuvent conclure des accords mutuels clairs. Quant aux salaires, il ne s’agit plus depuis longtemps d’une simple question d’argent. La rémunération, ce n’est pas qu’un montant financier, mais aussi d’autres avantages, comme des jours de congé ou des moyens de transport. »
De l’importance des entretiens de carrière
Nathalie Florent ajoute : « Conseil aux employeurs : organisez des entretiens de carrière avec vos collaborateurs. Demandez-leur ce qui leur donne de l’énergie dans leur travail et tenez-en compte dans le contexte des objectifs de votre entreprise. Faites-le régulièrement et, en tout cas, avant que vos travailleurs n’indiquent vouloir partir et, de préférence, avant qu’ils ne partent en vacances (moment propice à la réflexion et aux décisions). Et même si cet entretien débouche sur un changement de carrière, mieux vaut que votre collaborateur parte avec un bon sentiment. Il quittera ainsi votre entreprise en tant qu’ambassadeur de celle-ci.»