Rendre le congé de paternité obligatoire pour qu’il devienne la norme
En janvier prochain, le congé de paternité sera allongé à 4 semaines. Encore faut-il qu’en pratique, tous les pères puissent y recourir. Actuellement, au moins 13% des pères ne prennent pas leur congé de paternité dans sa totalité (chiffres Inami). En réalité, cette proportion serait encore plus importante. Alors que le congé de paternité suscite l’intérêt des papas comme l’a démontré un baromètre Ipsos. Encore plus si il est allongé à 15 semaines.
Reste cependant un frein psychologique lié à la vie professionnelle. Cette parenthèse « congé de paternité » autorisée voire tolérée par l’employeur - d’autant plus si elle dure trois mois -, n’est-elle pas de nature à fragiliser le père bénéficiaire dans son emploi, auprès de son patron et/ou dans sa sphère professionnelle ? Voire psychologiquement avec un éventuel sentiment de culpabilisation envers sa société ou ses collègues à ne pas être opérationnel.
Congé de paternité obligatoire pour pouponner sans crainte
Selon la Ligue des familles, la solution est de rendre carrément obligatoire le congé de paternité. Ce qui permettrait à chaque papa de prendre ce congé sans craindre d’impact professionnel négatif. « Les pères ne devraient alors plus aborder le sujet au travail, le congé de paternité serait une évidence : je vais avoir un enfant, je serai donc absent pendant 20 jours », indique l’association.
Plusieurs pays européens ont déjà rendu le congé de paternité obligatoire, au moins en partie : la première semaine en France, les 20 premiers jours au Portugal, les 6 premières semaines en Espagne.
« Mais pourquoi faudrait-il s’en tenir aux 4 semaines, pas plus, prévues dès 2023 », questionne la Ligue des Familles ? Il est vrai que la Belgique semble bien à la traîne en la matière. En Espagne, le congé de paternité est de 16 semaines ; en Norvège, 10 ; au Portugal, 5… L’association de défense des familles appelle donc le Gouvernement à « poursuivre la démarche initiée et à allonger le congé de paternité de deux semaines par an après 2023, pour arriver à 15 semaines au plus tard d’ici 2029. Une nécessité pour permettre au père de passer du temps avec son enfant, pour que la mère ne soit pas isolée pendant plusieurs mois avec son bébé et pour réduire les inégalités entre hommes et femmes suite à la naissance d’un enfant dans le monde du travail et à la maison. »