Non, votre collègue qui se parle à lui-même n’est pas fou (au contraire)!
Ethan Kross et ses collègues ont étudié l'impact des dialogues intérieurs: quand les sujets dialoguaient avec eux mêmes à la deuxième ou troisième personne (« tu peux le faire » ou « elle/il peut le faire » plutôt que « je peux le faire »), ils éprouvaient non seulement moins d'anxiété en faisant l'action souhaitée, mais les pairs estimaient en plus que les joueurs avaient mieux joué. Pour Ethan Kross, c'est grâce la distanciation et à la plus grande clarté qu'elle permet. « Le langage nous fournit un outil pour prendre de la distance vis-à-vis de nos propres expériences quand nous réfléchissons à notre vie », explique-t-il.
Cette étude renforce le corpus qui favorise le dialogue interne, à haute voix ou dans sa tête. En 2012 par exemple, des chercheurs du Wisconsin-Madison publiaient dans le Quarterly Journal of Experimental Psychology une étude montrant « que la parole autodirigée pouvait permettre de retrouver plus rapidement un objet qu'on recherchait, comme lorsqu'on perd ses clés ».
Futura, qui reprenait l'étude, expliquait que les chercheurs avaient demandé à 24 participants de se parler à eux-mêmes en prononçant tout haut le nom d'un objet perdu pendant qu'ils le cherchaient: ceux qui se parlaient mettaient ente 50 et 100 ms de moins pour repérer leur item que les autres. L'expérience reproduite de manière un peu différente en supermarché donnait les mêmes résultats. « Les chercheurs concluent que le langage va au-delà de la seule communication, et qu'il prépare également le cerveau à mieux discerner certains éléments de l'environnement », concluait-il.
Source: Slate.fr