Les vrais leviers pour améliorer la productivité
La notion de productivité représente un sujet souvent galvaudé, juge Mathieu Pleyers, professeur invité à HEC-ULg et à l’ULB, qui, en collaboration avec le professeur François Pichault (HEC-ULg), a mené une enquête originale sur les gisements de productivité dans notre pays. « La vision macro-économique conçoit la productivité comme le moteur essentiel de la croissance économique, explique-t-il dans le dossier que publie HR Square. On la confond ainsi avec la notion de rendement, mobilisée pour chercher à faire plus avec moins, ce qu’on peut adresser par divers moyens : technologie, fiscalité, coûts de l’énergie et des matières premières, etc. Notre idée : envisager la productivité autrement, comme un indicateur de la bonne marche (ou non) d’une entreprise et, par là, un révélateur de problèmes cachés. »
En ce sens, discuter de productivité permet de mieux comprendre une organisation, son fonctionnement ainsi que l’impact des améliorations possibles. « Généralement, quand une direction détecte des problèmes de productivité, la solution immédiatement mise sur la table porte sur des réductions de coûts, note-t-il. Elle passe ainsi à côté de ce qui est essentiel. Dans une entreprise, différents facteurs de production doivent intervenir ensemble et c’est dans la manière de les combiner qu’il y a des pertes d’efficacité. C’est donc là qu’on devrait agir. S’intéresser à la productivité sous cet angle génère un débat interne qui permet d’impliquer l’ensemble des acteurs de l’organisation. »
Perception négative
Une certitude : l’efficacité d’une entreprise ne peut s’évaluer en regardant uniquement ses résultats. « Il existe des entreprises qui ont d’excellents résultats, que ce soit en termes financiers ou commerciaux, mais qui sont un véritable désastre pour ce qui est de l’efficacité », souligne Mathieu Pleyers. Pour éclairer la question, le chercheur a fait le choix de questionner des gens en rue. Condition requise : qu’ils travaillent sous statut d’employé dans une organisation de plus de 50 personnes. Au total, quasi un millier de répondants y ont pris part (en veillant à constituer ainsi un échantillon représentatif de la réalité économique du pays). Quelque 250 personnes ont également été sondées à Cologne et à Hambourg, afin de mettre les résultats belges en perspective par rapport à l’Allemagne.
Outre plusieurs cas d’entreprises ayant travaillé avec succès à améliorer leur efficacité (Audi Brussels, Jumo, JTEKT Torsen...), notre dossier évoque l’intérêt de travailler le champ de la responsabilisation, pour faire participer le terrain à l’atteinte des objectifs. Il y est également question des nouvelles formes d’organisation du travail : celles-ci ont-elles des retombées positives sur les performances des entreprises qui les mettent en œuvre ? Elles peuvent en avoir, mais ce n’est pas automatique, conclut une recherche académique. Mais ce n’est pas tant une pratique isolée qui aura cet effet que l’articulation de plusieurs pratiques, la manière dont elles sont déployées et leur cohérence globale.
Lisez le dossier complet dans l’édition n°8 de HR Square (janvier-février 2016). Demandez un numéro d’essai gratuit à Jens Ottoy ou prenez contact par téléphone au 02/515.07.60. Pour devenir membre du réseau HR Square et ne manquer aucune de nos éditions, contactez Nathalie Dierickx. L’adhésion à HR Square vous permet de bénéficier de l’accès à l’intégralité du contenu en ligne.