Les cancers professionnels dans l’UE coûtent chaque année entre 270 et 610 milliards d’euros
Ces montants considérables s’expliquent par le fait que la totalité des coûts a été prise en compte. Les coûts directs pour les systèmes de santé des États membres (liés aux traitements médicaux), les coûts indirects pour les travailleurs et les employeurs (liés aux pertes financières dues à l’arrêt de l’activité professionnelle) et les coûts humains pour les victimes (impact sur la qualité de vie des travailleurs et de leur famille).
« Avec plus de 100 000 morts par an, les cancers professionnels sont la première cause de mortalité au travail dans l’UE, commente Tony Musu, expert en risques chimiques à l’ETUI. Cette étude démontre que le coût sociétal des cancers liés au travail est faramineux. Ce sont les travailleurs et leur famille qui en assument la part la plus importante. Cette situation constitue une injustice inacceptable, tant sur le plan social qu’économique et l’UE se doit d’agir pour mettre fin à ces cancers évitables. »
L’étude a été commandée par l’ETUI aux cabinets de consultants Risk & Policy Analysts et FoBIG. Ces deux cabinets, spécialisés en évaluation des risques chimiques, ont pris en compte l’exposition des travailleurs à 25 agents ou situations de travail cancérogènes (par ex. l’amiante, le benzène, la silice, le travail de nuit ou posté, les émissions des moteurs diesel). L’écart entre l’estimation haute et l’estimation basse s’explique par le fait que les coûts ont été calculés en fonction de diverses projections sur le pourcentage de cas de cancers attribuables au travail.